Quand on est nouveau dans une ville et que l’on découvre son réseau souterrain
De tout son corps désarticulé,
Il avance sûrement, sans jamais reculer.
Il avale et rejette ses autochtones
Au bruit de ce brouhaha qui résonne.
Et moi, je suis là comme tout un chacun,
À suivre le mouvement de cette vague humaine.
Et moi, je suis là comme tout un chacun,
Mais je les observe et c’est bien ma veine.
Alors que je suis là, tout neuf dans son utilisation,
Je les vois, eux, s’en servir sans plus de considération,
Sans vraiment autour d’eux prêter attention,
Les yeux rivés à la moindre petite notification.
L’homme, né d’après une certaine déclaration, libre et égal,
Mais même si, du fait de leurs comportements, ils sont égaux,
De leurs petits Black Mirrors, toujours plus connectés,
Sans s’en rendre réellement compte, ils perdent leur liberté.
Et moi, je les observe comme si de rien n’était.
J’affiche un petit sourire en coin sur mon visage,
Car à bien les regarder, je m’en trouve amusé.
Ce monde est-il finalement réellement à la page ?
En pleine observation dans l’antre de ce monstre,
Je les regarde tous jouer leur vie à la montre,
Pour gagner quelques secondes, se jeter dedans,
Au risque de la perdre face à son hurlement.
Et puis vient le moment de quitter la piste,
De sortir de son ventre avec rapidité.
À qui le premier en sera extirpé,
Pour continuer à vivre toujours plus vite.
Le 10 février 2023
Stéphane DUFAYS
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